Part 022 . FENÊTRE SOMBRE ET PROFONDE
FENÊTRE SOMBRE ET PROFONDE . 12 09 2006
Mes grands-parents ont débarqués à l'appart ce matin. J'étais tellement crevée que je n'ai même pas entendu la sonette. Je me suis réveillée, la tête encore dans les nuages du soi précédent, et je reconnais la voix de ma grand-mère. Du coup je me lève d'un bond, en panique, mais totalement déconcentrée. J'ai essayer d'arranger par ci et par là l'appart.
Mon coloc c'est cassé à temps je dirai. Et il avait fait le ménage dans sa chambre. C'est bien.
Bon.. Sinon j'me demande si j'essaie de maintenir "contact" avec ma mère ou si je laisse tomber. Elle me raccroche au nez. Elle interdit à mon père de me contacter. Et toutes ces histoires. Je sais pas. Maintenant en plus les 1600€ qu'elle m'a piquée ya deux ans quand j'étais encore mineure... Je sais plus quoi en penser.
J'ai trouvé un poème de Baudelaire qui lui irait bien:
Les fenêtres
Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre
ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une
fenêtre fermée. Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystérieux,
plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu'une fenêtre éclairée
d'une chandelle. Ce qu'on peut voir au soleil est toujours moins
intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir
ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.
Par-delà des vagues de toits, j'aperçois une femme mûre, ridée
déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort
jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec
presque rien, j'ai refait l'histoire de cette femme, ou plutôt sa
légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.
Si c'eût été un pauvre vieux homme, j'aurais refait la sienne tout aussi aisément.
Et je me couche, fier d'avoir vécu et souffert dans d'autres que moi-même.
Peut-être me direz-vous: "Es-tu sûr que cette légende soit la
vraie?" Qu'importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si
elle m'a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis?